Janvier 1977 - n° 362

En pourcentage du budget général, les crédits militaires qui n'avaient cessé de décroître depuis 1962 ont opéré en 1976 et 1977 un redressement qui va se poursuivre comme le garantit la loi relative à la programmation militaire 1977-1982. Dans le même temps, un effort substantiel est accompli en faveur de la condition militaire. Mais tous les problèmes financiers de la défense, notamment ceux qui concernent l'équipement de nos forces classiques, ne sont pas résolus. Cet exposé permet de saisir comment se posent les problèmes actuels et prochains et quelle est la marge de manœuvre dont disposent les autorités de ce ministère pour les résoudre. Nul doute à cet égard que le pouvoir d'achat des armées dans les prochaines années sera directement fonction des résultats obtenus dans la lutte contre l'inflation. Lire les premières lignes

  p. 11-30

Nous reproduisons ici, dans sa forme orale et improvisée d’origine, un exposé fait par l'auteur le 25 septembre 1976 à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Après un rappel des notions théoriques, et notamment des conceptions américaine et française relatives à l’usage de la menace nucléaire, il s’interroge sur le paradoxe d’une défense qui se veut autonome tout en admettant le maintien de la France dans l’Alliance atlantique. Lire la suite

  p. 31-46

Les Soviétiques souhaitent-ils la victoire des partis communistes occidentaux ? Sont-ils prêts à exploiter la crise économique qui frappe certaines démocraties européennes ? De telles questions ne comportent sans doute pas de réponse unique et certaine. La vision dialectique et mondiale de la « corrélation des forces » convainc l'URSS que celles-ci jouent à long terme en sa faveur mais elle ne tient à exploiter les processus révolutionnaires que dans la mesure où elle peut en garder le contrôle et éviter en particulier les chocs en retour sur son « imperium » ou sa puissance. L'URSS n'a donc pas fait choix d'une stratégie définitive et garde toujours « deux fers au feu ». Il importe de le savoir pour une appréciation correcte de la situation en Europe et de l'attitude à adopter vis-à-vis de l'eurocommunisme. Lire les premières lignes

  p. 47-61

Si bataille il y a un jour en Europe, elle sera d'emblée nucléaire, tout l'indique dans la littérature militaire soviétique. Comment nous préparer à ce « Blitzkrieg nucléaire » dont nous sommes clairement avertis ? Comment surtout rétablir au niveau européen une dissuasion qui, si elle échouait, ne nous laisserait guère le choix qu'entre la capitulation et le suicide ? Cet article ne préjuge nullement des causes qui pourraient conduire à un tel conflit et il ne prétend pas désigner à l'avance un agresseur. Il se borne à écouter les maîtres de l'art militaire soviétique et à en tirer les implications logiques pour notre propre tactique et pour la consolidation de la dissuasion. Lire les premières lignes

  p. 63-73

Bilan d'une première année d'après-franquisme qui a vu la jeune monarchie espagnole prendre habilement le virage nécessaire sans dérapage, sans heurts graves, et mettre le pays sur la voie d'une authentique démocratie. Lire les premières lignes

  p. 75-83

Ce qu'on sait de Jimmy Carter, l'ancien gouverneur de Géorgie, ses déclarations durant la campagne, les conditions dans lesquelles il a emporté la victoire d'extrême justesse, l'entourage qui se rassemble autour de lui, laissent une image assez incertaine et par là-même quelque peu inquiétante quant à la politique qu'il va mener.

  p. 85-95

En moins d'un an Hua Guofeng a réussi à se hisser au rang de successeur de Zhou Enlai, puis de Mao Zedong. La relation des péripéties ayant marqué cette ascension habile n'aurait qu'un intérêt anecdotique si elle ne fournissait l'occasion de mettre à jour les forces politiques profondes mises enjeu, d'en dégager la signification et d'éclairer le champ des évolutions possibles de la Chine, marqué par trois interrogations majeures : Le système politique chinois conservera-t-il son originalité et évitera-t-il l'écueil du bureaucratisme qui menace tous les socialismes ? La Chine réussira-t-elle la modernisation que Zhou Enlai lui assignait comme objectif ? Se rapprochera-t-elle de l'Union soviétique ?

  p. 97-107
  p. 109-113
  p. 115-119
  p. 121-127
  p. 129-137

Chroniques

Les 29 et 30 novembre s’est tenue à La Haye une nouvelle réunion du Conseil européen, groupant les neuf chefs d’État ou de gouvernement et les ministres des Affaires étrangères. Quelques jours auparavant, dans son discours de Strasbourg, M. Giscard d’Estaing avait insisté sur la nécessité de sauvegarder l’acquis communautaire, et réclamé une politique européenne « qui ne doit être ni velléitaire ni équivoque ». Lire les premières lignes

  p. 139-142

L’Amérique centrale tient souvent la vedette de l’actualité à cause des catastrophes naturelles dont elle est le théâtre : destruction de Managua, capitale du Nicaragua, en décembre 1972 ; dévastation d’une grande partie du Honduras après le passage du cyclone Fifi en septembre 1974 ; martyre du Guatemala à la suite du tremblement de terre de 1975. Lire les premières lignes

  p. 143-148

L’intérêt que manifeste le pays pour notre défense n’est pas seulement l’écume d’une préoccupation : c’est un signe de santé. L’antimilitarisme n’est pas une thèse, a-t-on entendu dire au sein du parti socialiste. Les commentaires et les controverses auxquels a donné lieu la discussion du budget en portent témoignage. Il est vrai qu’auparavant les manifestations organisées lors de la « Présentation des armées 1976 », aussi bien à Paris qu’en province, avaient déjà sensibilisé la population. Lire les premières lignes

  p. 149-152

L’année 1976 a été en grande partie, pour les armées, celle de la réforme des statuts et de la condition militaire. Il est intéressant de faire le point de cette importante affaire. Lire les premières lignes

  p. 153-159

La réorganisation de l’Armée de terre, programmée sur plusieurs années, a débuté en 1976. Au terme de cette première année de transformations, il apparaît utile de faire le point afin de mieux dégager, au-delà d’une série de mesures ponctuelles, la politique menée par le commandement. Lire la suite

  p. 160-161

Depuis que le gouvernement français a décidé, en août 1976, d’encourager une coopération Douglas-SNIAS-AM Dassault Breguet sur le programme Mercure 200, les prises de position officielles et politiques se multiplient. Lire les premières lignes

  p. 162-169

Le budget de la marine pour l’exercice 1977 prévoit 9 692,50 MF de crédits de paiement pour l’ensemble du Titre III (Fonctionnement) et V (Dépenses en capital) contre 7 936,90 MF en 1976. Ces crédits de paiement qui représentent les ressources dont pourra bénéficier la marine, représentent 17,5 % environ des dépenses de défense. Pour le titre III, les crédits de paiement s’élèvent à 5 127,70 MF contre 4 125,60 MF en 1976, soit une augmentation de 1 002,10 MF. Lire la suite

  p. 170-172

Être département d’outre-mer, c’est avant tout ressentir le désir de vivre en symbiose avec la métropole plutôt qu’avec les pays avoisinants. C’est aussi en manifester l’exigence. Un territoire d’outre-mer ajoute à ces données l’incertitude du lendemain : départementalisation ou indépendance. À Paris les autorités ont conscience de ces composantes psychologiques qui souffrent parfois de la situation économique ou sociale dans laquelle vivent ces terres françaises. Car voilà bien un domaine où les moindres difficultés tournent aisément à l’aigre : les querelles d’intérêts y deviennent querelles d’autonomie, voire d’indépendance. Le séparatisme n’existe pas dans les cœurs, il peut naître des circonstances. S’agirait-il d’un droit ? Il n’y a pas de droit absolu car au cours de l’histoire les notions juridiques se déplacent. Mais il naît fréquemment un absolutisme du Droit : on en décèle les effets aux Nations unies. Une telle évolution a sa source dans l’oubli ou le mépris des réalités politiques. Un sang neuf peut courir sous d’anciennes pensées. Mayotte en apporte la preuve. Tout n’est pas une question de statut. Lire les premières lignes

  p. 173-179

* Je m’écarterai d’une politique tenant les blocs pour acquis avec nous d’un côté, les Soviets de l’autre et tous les pays forcés de s’aligner sur l’un ou l’autre. Lire la suite

  p. 180-181

Bibliographie

SIPRI : Armaments and Disarmament in the Nuclear Age  ; Humanities Press, 1976 ; 308 pages - Bernard Guillerez

Publié à l’occasion du dixième anniversaire du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), cet ouvrage dresse en quelque 300 pages l’inventaire des techniques et des moyens militaires dont se dotent les principales puissances à l’heure actuelle. Il s’agit avant tout d’un instrument de référence pour situer avec concision la part de telle ou telle arme dans l’arsenal moderne. Le sérieux de la documentation permet de s’y référer en toute confiance. Une table des matières suffisamment détaillée, un index des sigles en cours, un répertoire des nombreux tableaux statistiques venant épauler le texte, rendent très aisée l’utilisation de cet ouvrage. La bibliographie est malheureusement restreinte aux seules publications de langue anglaise. Lire la suite

  p. 182-182

Jean-Bernard Pinatel : L’économie des forces  ; Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), 1976 ; 168 pages - Bernard Guillerez

Ce n’est pas un ouvrage de stratégie mais une étude sur la meilleure manière d’équiper l’arsenal sans nuire à l’équilibre économique du pays. « Rien ne remplace la volonté d’une nation d’assurer elle-même sa défense et donc de s’en donner les moyens », affirmait le président Giscard d’Estaing en 1975. Encore faut-il que ces moyens n’épuisent pas la nation : le corps doit supporter l’armure. Il est même préférable qu’à la façonner, le corps y trouve son compte, s’aguerrisse et développe les meilleurs de ses réflexes. Faute de quoi le patriotisme pourrait en venir à tuer la patrie. Tel est le fil conducteur de ces pages d’analyse et de recherche. Lire la suite

  p. 182-183

Léon Noel : De Gaulle et les débuts de la Ve République (1958-1965)  ; Éditions Plon, 1976 ; 310 pages - Georges Vincent

Pendant les six ans durant lesquels il présida de 1959 à 1965, le Conseil constitutionnel, l’une des institutions nouvelles créée par la Ve République, M. Léon Noël fut reçu très fréquemment par le général de Gaulle qui témoignait des égards à ce diplomate chevronné et juriste éminent et qui écoutait ses avis avec beaucoup d’attention. Lire la suite

  p. 183-184

Jacques Nimier : Mathématique et affectivité  ; Éditions Stock, 1976 ; 244 pages - André Nolde

Cet ouvrage est le résultat d’une enquête (dans le sens actuel du terme : questionnaires, entretiens, traitement des résultats par ordinateur, etc.) effectuée par un professeur de mathématiques dans les classes de seconde, de première et de terminale À et C d’un lycée de province, pour connaître l’attitude et les réactions des élèves (garçons et filles) confrontés avec les mathématiques. Sujet qui paraîtra peut-être d’un intérêt quelque peu limité à ceux qui ne sont pas eux-mêmes enseignants et n’ont pas d’enfants d’âge scolaire. Effectivement ! Mais néanmoins, nous avons pensé qu’il valait la peine de signaler cette étude aux lecteurs, même « non spécialisés », car ils y trouveront, sous une forme peu habituelle et souvent amusante, la réponse à des questions beaucoup plus graves que les simples réactions des potaches : quelle est la finalité de l’enseignement des mathématiques ? Que penser de la valeur pédagogique des mathématiques modernes ? Quelle est la place de la psychologie dans l’enseignement ? Et bien d’autres questions qui sont étroitement liées aux fameux problèmes de société actuellement au centre de nos préoccupations. ♦

  p. 184-184

Guy Thuillier : La vie quotidienne dans les ministères au XIXe siècle  ; Éditions Hachette, 1976 ; 256 pages - Angelica Karolyi

Les critiques adressées à l’administration étant aussi vieilles que celle-ci, l’ouvrage de Guy Thuillier offre l’occasion de les situer dans une perspective historique. Il serait en effet tout à fait erroné de penser que ses défauts – tout autant que ses qualités – datent d’aujourd’hui. Lire la suite

  p. 184-185

Alain Brossat et Jean-Yves Potel : Antimilitarisme et révolution. Tome I : Anthologie de l’antimilitarisme révolutionnaire  ; Union générale d’Éditions, 1976 ; 447 pages - P. F.

Actuellement, nombre d’ouvrages paraissent sur un sujet à la mode : l’antimilitarisme. Dans la même veine, voici un ouvrage qui a le mérite de présenter un choix de textes tournant autour de l’antimilitarisme révolutionnaire. Les auteurs envisagent deux grandes périodes séparées par la Seconde Guerre mondiale. Le tome I va jusqu’en 1921 (le second venant de paraître, nous en rendrons compte prochainement). Dans une introduction dense servant de présentation aux textes, Alain Brossat et Jean-Yves Potel proposent une interprétation des courants antimilitaristes qui débouchent sur des situations concrètes actuelles. Lire la suite

  p. 185-186

Gaston Bouthoul et René Carrère : Le défi de la guerre. 1970-1974  ; Puf, 1976 ; 225 pages - Claude Delmas

Nous avons déjà donné un premier aperçu de cet ouvrage dans notre numéro de mai 1976. Mais l’importance de l’étude à laquelle se sont livrés ses auteurs à propos des conflits depuis plus de deux siècles mérite que nous y revenions une seconde fois, même si nous ne partageons pas entièrement leurs conclusions. Lire la suite

  p. 186-187

Jacques Pinglé : Histoire des Espagnols  ; Éditions Universitaires, 1975 ; 420 pages - G. H.

Jacques Pinglé est, en France, l’un des meilleurs connaisseurs de l’Espagne, en même temps que l’un des artisans les plus actifs et passionnés des relations franco-espagnoles, dans le domaine culturel comme sur le terrain de l’économie. À ce titre, l’ouvrage qu’il vient de publier reflète en quelque sorte l’engagement d’une vie. Lire la suite

  p. 187-188

Roger Chartier, Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia : L’Éducation en France du XVIe au XVIIIe siècle  ; Éditions Sedes, 1976 ; 304 pages - D. M.

De même que les progrès de la science économique ont favorisé l’essor de l’histoire économique, de même les acquis de la sociologie de l’éducation ont inspiré les recherches de trois universitaires qui livrent ainsi le fruit de leur travail sur l’éducation en France pendant les derniers siècles de l’Ancien Régime. Lire la suite

  p. 188-189

René Pillorget : Les mouvements insurrectionnels de Provence entre 1596 et 1715  ; Éditions Pedone, 1975 ; 1 044 pages - P. F.

En soutenant sa thèse de doctorat d’État sur les mouvements insurrectionnels de Provence d’Henri IV à la Régence. René Pillorget, professeur à l’Université de Tours, a voulu montrer la nature exacte des révoltes survenues dans une province française. Cette problématique des mouvements insurrectionnels avait été clairement établie dans une polémique qui opposait l’académicien russe Boris Porchnev, aujourd’hui décédé, au professeur Roland Mousnier : ces révoltes pouvaient-elles être expliquées par le choc de deux « fronts de classe » ou bien résultaient-elles de l’opposition de groupes sociaux à l’emprise étatique ? Dans son travail de recherche, René Pillorget a renvoyé les adversaires dos à dos, pour tenter une approche personnelle des révoltes provençales. Bénéficiant d’une assise documentaire abondante, l’auteur s’est refusé à intégrer ses sources dans un schéma préconçu. Lire la suite

  p. 189-190

Baron Thiry : Les années de jeunesse de Napoléon Bonaparte  ; Éditions Berger-Levrault, 1975 ; 300 pages - B. L.

Premier d’une série de vingt-huit volumes consacrés au récit de la vie tout entière de Napoléon Bonaparte, le présent livre retrace l’extraordinaire roman de ses années de jeunesse en Corse, de ses études à Autun, à Brienne et à l’école militaire de Paris, de ses premières années de commandement dans l’artillerie coupées de fréquents voyages dans son île natale, toute une période au cours de laquelle se formèrent l’intelligence et le caractère du futur Empereur des Français. Puis vient le temps de ses premières armes, du siège de Toulon où il s’illustra, du commandement de l’artillerie de l’armée des Alpes, de son rôle au cours des journées de Vendémiaire et enfin de son mariage avec Joséphine de Beauharnais. Lire la suite

  p. 190-190

Guy Franco : Le jardin de Juan  ; Éditions Fayard, 1976 ; 276 pages - Georges Vincent

Des souvenirs pleins de fraîcheur et de délicatesse d’un garçon dont les parents, venus d’Espagne au siècle dernier, ont créé près de Rabat une exploitation agricole où Français de fraîche date et Marocains travaillent et vivent en paix, formant une seule et même famille. L’auteur garde en mémoire l’image de ces vergers, le jardin de Juan, œuvre de son père qui lui a donné une enfance heureuse. ♦

  p. 190-190

Revue Défense Nationale - Janvier 1977 - n° 362

Revue Défense Nationale - Janvier 1977 - n° 362

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Janvier 1977 - n° 362

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