Élection présidentielle

Pour la première fois, depuis que la Constitution de la Ve République a donné au président de la République des responsabilités majeures dans les domaines de la politique étrangère et de la défense, le Comité d’études de défense nationale a demandé leur « profession de foi » à quatre candidats à la magistrature suprême. La correspondance envoyée à ces candidats, accompagnée de quelques questions particulières, figure à la suite de cet éditorial. Lire la suite

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Paris, le 26 février 2002 Lire la suite

  p. 9-9

1 - La construction laborieuse de l'Europe de la défense implique-t-elle à terme la Défense de l'Europe ? Si oui sous quelle forme et à quelle échéance ? Lire la suite

  p. 10-10

Vous avez sollicité de ma part, en tant que candidat au renouvellement de mon mandat, une « profession de foi » dans le domaine de la défense et de la sécurité. Lire les premières lignes

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Repères - Opinions - Débats

Les résultats du sondage effectué à la demande d'EADS par Ipsos en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Italie et en France en novembre 2001, montrent que les Européens perçoivent que les menaces évoluent et prennent de l'ampleur ; qu'ils sont prêts à voir des solutions européennes, ce qui suppose une Europe de l'armement performante ; et que les partisans d'une augmentation des moyens sont de plus en plus nombreux, en particulier en Allemagne. Lire la suite

  p. 32-41
  p. 42-42

Pour pouvoir disposer en tout temps d'un porte-avions – dont l'importance centrale dans la gestion des crises n'est plus à démontrer –, il faut effectivement en avoir au moins deux. Aujourd'hui, la France se retrouve avec un seul porte-avions, en ayant laissé se créer un vide incompressible. Il est donc plus que temps de décider la construction d'un deuxième dont le besoin est patent ; et de financer ce bâtiment par l'augmentation du budget d'investissement de la marine. Lire les premières lignes

  p. 43-52

Devant une société civile en quête de repères, qui uniformise tout mais demeure néanmoins hétérogène, dont les entreprises ont des modes de fonctionnement en constante évolution, les armées sont contraintes de mener leur professionnalisation simultanément avec une adhésion contrôlée aux mutations de la société civile, au risque de laisser se créer une coupure entre la nation et son armée.

  p. 53-63

Plus qu'un discours sur l'état de l'Union, l'intervention présidentielle du 29 janvier est un discours de guerre et de mobilisation. Si le ton peut surprendre, il reste dans la veine de la rhétorique traditionnelle américaine, en amorçant cependant une évolution majeure : l'exécutif américain se donne désormais la possibilité de frapper militairement de manière préventive. Lire la suite

  p. 64-78

Les attentats du 11 septembre ont sensiblement modifié la politique des États-Unis, qui ont basculé en faveur de la politique d'A. Sharon. Après avoir rappelé la longue présence des États-Unis en Méditerranée – zone d'intérêts stratégiques –, M. Benchenane regrette la faiblesse de l'Europe et celle des États arabes, soigneusement entretenues. Malgré une timide prise de conscience d'un besoin de dialogue et de coopération entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, que traduit le processus de Barcelone ou le dialogue euro-méditerranéen de l'Otan, on ne peut dire que la Méditerranée soit aux Méditerranéens. L'Europe et le monde arabe doivent devenir de vrais acteurs sur la scène internationale et contribuer ainsi, avec les États-Unis, à stabiliser la Méditerranée. Lire la suite

  p. 79-93

Dans la guerre ouverte le 11 septembre 2001, si l'on mesure une victoire à l'objectif initialement fixé, celui-ci n'a de toute évidence pas été atteint. Reconnaissons que nous sommes entrés dans une pure représentation de la crise pour ne pas en voir les fondements, que les États-Unis recherchent la guerre pour la guerre et non la victoire, et que leur pouvoir réside fort logiquement non dans le fait de vaincre le plus rapidement possible, mais dans celui de faire étalage de leur puissance le plus longtemps possible. Derrière la maladresse très calculée des discours du président Bush apparaît la mise en gerbe de plusieurs projets convergents : la croyance messianique de l'Amérique en son destin, la foi dans un progrès continu et bienfaisant, une philosophie déterministe de l'Histoire et la soumission à des lois supposées naturelles. Tout cela vient de loin, de la fondation de la République américaine, et se trouve résumé dans la conception de la guerre que les États-Unis tentent d'imposer au monde. Lire les premières lignes

  p. 94-101

Les attentats du 11 septembre 2001 ont donné lieu à une vaste offensive américaine contre le terrorisme islamiste à travers le monde. La première phase de cette lutte fut victorieusement menée en Afghanistan, dont le régime barbare taliban abritait Al-Qaïda . Tandis que le réseau d'Oussama ben Laden entretient des objectifs de nature apocalyptique liés à la soumission de l'Occident judéo-chrétien par l'islam, les États-Unis d'Amérique entendent conserver leur suprématie d'hyperpuissance. Au service de ces objectifs diamétralement opposés, les deux camps mènent ainsi, respectivement, une stratégie de déstabilisation des États musulmans alliés de Washington, et le maintien au pouvoir de ces mêmes régimes (Pakistan, Arabie saoudite...). Comme après la guerre du Golfe de 1991, on assiste à une redistribution des données géostratégiques du Proche à l'Extrême-Orient. Au-delà de l'analyse objective de cette nouvelle guerre, les démocraties occidentales – la France en particulier – doivent s'impliquer directement ; à travers New York, c'est en effet l'ensemble du monde libre dont les fondements philosophiques ont été frappés par une nouvelle forme de totalitarisme belliqueux. Le terrorisme islamiste, comme tous les autres, doit être impitoyablement combattu.

  p. 102-113

La Chine communiste aux prises avec une secte qui la menace jusqu'au coeur de son pouvoir n'est pas un fait divers ordinaire. Pékin n'arrive pas à maîtriser toutes les ressources secrètes auxquelles la secte Falun Gong fait appel pour diriger depuis l'extérieur un mouvement aux conséquences politiques évidentes. Il est vrai que l'nternet offre des ressources inédites et difficilement contrôlables aux animateurs de Falun Gong.

  p. 114-119

Au début du nouveau millénaire, l'expansion du terrorisme qui s'est manifesté le 11 septembre 2001 aux États-Unis a interpellé les dirigeants politiques et les stratèges de toute la planète sur la façon de combattre ce terrible fléau. Dans ce genre de guerre totale contre un adversaire diffus, il apparaît que le renseignement humain constitue l'arme la plus efficace. La prise de conscience de ce très vieux concept a redonné ses lettres de noblesse aux unités de recherche dans la profondeur et en particulier aux forces spéciales.

  p. 120-130

Le Mexique (cent millions d'habitants, en superficie presque quatre fois la France) doit répondre à un double défi : celui de l'instauration du pluralisme démocratique après soixante-dix ans de parti unique ; celui de la promotion économique et de la réduction des inégalités. Il recherche la diversification, par rapport aux États-Unis, liés à lui par l'Aléna, par rapport aussi aux revenus du pétrole, dont il est un des principaux producteurs.

  p. 131-137

Chroniques

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Bibliographie

A. T. Mahan : Influence de la puissance maritime dans l'histoire (1660-1783)  ; (avant-propos d'Alain Guillerm) Éditions Claude Tchou, 2001 ; 460 pages - Jean-Noël Turcat

Écrit en 1890 par Alfred Thayer Mahan (1840-1914), officier de la marine des États-Unis, ce livre eut un succès foudroyant outre-Atlantique où se répandit la formule suivante : « Il n’est qu’un dieu : Poséidon, l’US Navy est son église, et l’amiral Mahan, son prophète ». Lire la suite

  p. 179-179

Pierre Maillard : De Gaulle et le problème allemand  ; F.-X. de Guibert, 2001 ; 315 pages - Pierre Morisot

Cet ouvrage est une relation complète et vivante, due au fait que l’auteur fit partie de l’entourage, en tant que conseiller diplomatique, et à l’occasion confident du grand homme. Tout en s’entourant d’abondantes références et en puisant dans le passé les données de départ, Pierre Maillard offre à la fois une œuvre d’historien et un témoignage personnel ne dédaignant pas l’anecdote. Le livre est parrainé par la Fondation Charles de Gaulle, il est préfacé par Yves Guéna et la caution est apportée par la vieille garde : Michel Debré, Couve de Murville, Alain Peyrefitte, Maurice Schumann… C’est dire qu’on ne saurait trouver ici, à part quelques réflexions taquines presque affectueuses, un jugement défavorable sur le fond. Lire la suite

  p. 180-181

Frédérique Neau-Dufour : Ernest Psichari, l'ordre et l'errance  ; Cerf, 2001 ; 370 pages - Claude Le Borgne

Il n’est pas de grand homme pour son valet de chambre. Il n’en est pas non plus pour un biographe consciencieux. Si votre jeunesse militaire s’est nourrie de L’Appel des armes, si, par une chance insigne, vous avez posé vos pieds dans les traces de Psichari et sillonné la Mauritanie, au petit trot de votre monture ou au pas lent des caravanes, de Moudjéria à Tichit et de Ouadane à Port-Étienne, si la première phrase du Voyage du centurion chante encore dans votre mémoire (« Maxence ne put monter sur un tertre parce qu’il n’y en avait pas »), peut-être vaut-il mieux vous abstenir. Si pourtant la curiosité vous démange ou que, n’y connaissant rien, vous n’ayez rien à perdre, ouvrez ce livre, vous en apprendrez de belles ! Lire la suite

  p. 181-182

Revue Défense Nationale - Avril 2002 - n° 641

Revue Défense Nationale - Avril 2002 - n° 641

Pour la première fois, depuis que la Constitution de la Ve République a donné au président de la République des responsabilités majeures dans les domaines de la politique étrangère et de la défense, le Comité d’études de défense nationale a demandé leur « profession de foi » à quatre candidats à la magistrature suprême. La correspondance envoyée à ces candidats, accompagnée de quelques questions particulières, figure à la suite de cet éditorial.

Les réponses, différentes aussi bien dans la forme que dans le fond, apportent une information supplémentaire dans une campagne présidentielle, mais aussi implicitement législative, où les problèmes de défense, à l’exception du volet sécuritaire, ne sont ni centraux, ni prioritaires.

Toutefois, le président élu et le nouveau gouvernement, après avoir approfondi leur réflexion, auront à prendre rapidement des décisions, qui ne seront pas simplement du domaine de la stratégie des moyens, comme la nécessaire actualisation du projet de loi de programmation 2003-2008.

En cas de crise à chaud les procédures de concertation et d’élaboration de la décision entre militaires et diplomates sont rapides et permettent de présenter aux décideurs politiques des options exhaustives.

Il n’en est pas de même sur le moyen et le long terme où la concertation Défense-Affaires étrangères est insuffisante par rapport à ce qui se passe ailleurs, par exemple aux États-Unis.

Force est de constater que depuis l’implosion de l’Union soviétique l’utilisation des forces armées françaises comme instrument de politique étrangère et d’influence a été intense mais pas optimale. Le cadre international n’a facilité ni la définition d’objectifs clairs, ni le respect des principes élémentaires de « l’art de la guerre », et a fait évoluer insensiblement, par le biais des missions de Petersberg, le métier des armes vers un « mercenariat sécuritaire ».

Au-delà des revendications matérielles, cette évolution n’est pas étrangère au malaise des forces armées et nécessitera pour le moins un effort de pédagogie du prochain chef des armées, sur leur place et sur leurs missions, en attendant que l’émergence d’une identité européenne soit suffisamment perceptible pour constituer un complément crédible au sentiment national.

Ces problèmes nationaux réglés, quel sens et quelles limites donner à « l’autonomie stratégique » de la France dans le cadre de l’Europe de la défense au moment où les États-Unis recomposent unilatéralement l’équilibre stratégique mondial et s’affranchissent de toute alliance militaire permanente ?

Cette construction pragmatique de la défense de l’Europe nécessitera, entre autres, un effort en recherche et développement qui pourrait se concrétiser par une agence européenne spécialisée disposant de la personnalité juridique, dotée d’une ligne budgétaire communautaire propre, abondable par les budgets nationaux et fonctionnant par exemple comme la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) américaine.

Par ailleurs les restructurations industrielles devront faire l’objet d’une nouvelle et vigoureuse impulsion, incluant les domaines naval et terrestre, afin d’équiper les forces armées de matériels évolutifs dans des délais singulièrement raccourcis et de poursuivre une coopération transatlantique plus équilibrée.

Il y a là une chance supplémentaire à saisir pour l’Europe de la défense et la défense de l’Europe d’autant que des sondages récents, dont on trouvera les résultats dans ce numéro, montrent que la perception des menaces a progressé en Europe, que des solutions européennes au prix d’un accroissement des dépenses de défense sont souhaitées dans plusieurs pays de l’Union. ♦

Christian Quesnot

Revue Défense Nationale - Avril 2002 - n° 641

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